Le calme bourgeois de Shouafat, quartier arabe de Jérusalem, a volé en éclats depuis deux jours. Autour des voies encore neuves du tram qui longe la mosquée, là où mardi soir le jeune Mohamad Abou Hdeir, 16 ans, a été enlevé puis assassiné peu après, caillasses et débris jonchent la rue principale. Jeudi, une fois encore, les jeunes du quartier, foulard remonté jusqu’aux yeux, avaient décidé d’en découdre avec les forces de l’ordre, jetant pierres et cocktails Molotov.
Vidéo. A côté de la maison de la victime, qui fait face à la mosquée, une grande tente a été installée, sous laquelle des dizaines d'hommes sont assis, venus présenter leurs condoléances. Les femmes sont installées sur la longue terrasse couverte et entourent Souha, la mère de Mohamad. Dans une atmosphère tendue, le quartier a attendu jusqu'à tard qu'on lui rende le corps du jeune homme. On sait qu'il porte des traces de violence et aurait été en partie brûlé, mais les forces de l'ordre ont jusqu'ici retenu les informations des résultats de l'enquête, cherchant la meilleure manière de les dévoiler à un public palestinien chauffé à blanc.
Tout le monde ici raconte la même histoire : Mohamad, dans la rue, interpellé par au moins deux jeunes sortant d’une voiture et semblant lui demander leur chemin. Alors que le jeune homme a soudain un geste d’hésitation, il est mis de force dans le véhicule. C’est ce que montrent les images vidéo prises par les caméras de surveillance de l’a