«Une troisième Intifada ? Bien sûr qu’on a aussi à perdre dans une nouvelle grande révolte. Moi, je ne vais pas jeter de pierres parce que je veux faire carrière, je prépare mon master en biologie, et je ne veux pas être fiché à la police. Mais maintenant, les gens réagissent avec leur instinct, avec l’adrénaline, pas avec leur cerveau. C’est normal.»
Omar, la vingtaine, grand, à fines lunettes, se trouvait vendredi avec quelques milliers de personnes à Shouafat, quartier arabe de Jérusalem où était enterré le jeune Mohamad Abou Hdeir.
Jihad. Sur la place, à côté de la maison familiale, face à la mosquée, les choses se sont organisées. Des fanions à l'effigie du jeune Palestinien - enlevé puis tué mardi soir, peu après l'enterrement des trois jeunes Israéliens dont le kidnapping et le meurtre avaient provoqué des appels à la vengeance - ont été suspendus. La police n'a toujours pas fourni d'indication officielle sur les causes du meurtre. Sur une façade, d'immenses posters où apparaît le frêle adolescent rappellent son souvenir. Dans la chaleur et la fatigue, les ventres crispés par le jeûne du ramadan, la tension est à son maximum.
Des disputes éclatent pour un rien, les hommes s’interpellent, se tirent par la manche. Un groupe de jeunes a sorti la bannière du Jihad islamique et défile au milieu de la foule rassemblée près de la mosquée. L’un d’eux, qui insultait le président Mahmoud Abbas, se fait bousculer par d’autres qui sont,