Ils tentent de rejoindre leurs parents, émigrés aux Etats-Unis. Ils fuient la violence. Ou partent chercher un travail. Près de 50 000 adolescents provenant d'Amérique centrale ont déferlé à la frontière américano-mexicaine ces derniers mois, provoquant une crise migratoire sans précédent dans les deux pays. Depuis un mois, la situation est critique du côté Nord : les centres de détention pour sans-papiers au Texas et en Arizona débordent de Centraméricains âgés de 12 à 18 ans, voyageant seuls. Des refuges ont été aménagés dans des bases militaires pour les héberger. Le sort à réserver à ces mineurs migrants représente un «défi humanitaire urgent», selon les mots du président américain, Barack Obama. Un défi que le Mexique n'est pas prêt à relever.
Alors que les Etats-Unis tentent de parer au plus urgent et que des messages suppliants sont lancés par les responsables politiques à l’intention des jeunes d’Amérique centrale, les exhortant à rester chez eux, le gouvernement mexicain accuse Washington d’avoir causé la crise actuelle.
Transit. Le Mexique, pays d'émigrés, assume mal son statut de terre de transit, parcourue chaque année par des centaines de milliers de Centraméricains qui tombent aux mains de ses bandes criminelles, lors de leur traversée sur les toits des trains de marchandises (lire Libération du 26 décembre)