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Libération

L’extrême droite : des mouvances, un seul but

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La thèse des représailles après le meurtre de trois jeunes Israéliens est accréditée par l’arrestation dimanche de six extrémistes juifs.
publié le 6 juillet 2014 à 19h56

Il y avait peu de doute sur le profil des coupables du meurtre d’un jeune Palestinien de Jérusalem, kidnappé, battu puis brûlé peu après la découverte des corps des trois adolescents israéliens enlevés puis tués en Cisjordanie. Dimanche, la police a annoncé avoir arrêté «six juifs extrémistes», sans donner plus de précision sur leur âge. En Israël, l’activisme d’extrême droite a laissé des traces profondes dans l’histoire du pays, les plus marquantes étant l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin par Yigal Amir, en 1995, pour dénoncer les Accords d’Oslo, et l’assassinat de 29 Palestiniens dans le Caveau des patriarches à Hébron par Baruch Goldstein, en 1994.

Domination. Aujourd'hui, l'extrémisme a plusieurs facettes : celle d'une théologie raciste de quelques rabbins, d'une formation politique, de groupuscules militants variés et de jeunes radicalisés influencés peu ou prou par ces courants.

Parmi les théologiens, il y a les rabbins Yitzhak Ginsburg - qui enseigne à la yeshiva (école talmudique) Od Yosef Chai dans la colonie d'Yitzhar, dans le nord de la Cisjordanie -, Yitzhak Shapira ou le rabbin Dov Lior. Pour Ginsburg, issu du mouvement ultraorthodoxe Loubavitch, la présence de non-juifs dans le Grand Israël (de la mer au Jourdain, c'est-à-dire y compris la Cisjordanie) est acceptable seulement s'ils acceptent la domination juive. En outre, il prône une vision inégalitaire de la société dans laquelle le meurtre d'un juif est punis