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Afghanistan : une élection, deux gagnants

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Présidentielle. La commission électorale a placé Ghani en tête. Mais Abdullah revendique la victoire.
Abdullah, après s'être autoproclamé vainqueur, mardi, à Kaboul. (Photo Omar Sobhani. Reuters)
publié le 8 juillet 2014 à 19h56

Une fois encore, le camp anti-talibans s’est ouvertement déchiré à l’occasion des résultats de l’élection présidentielle afghane, l’un des deux candidats ayant rejeté en bloc l’avance de son rival et s’étant proclamé vainqueur.

Signe d'une forte préoccupation des Etats-Unis - principal bailleur de fonds de l'Afghanistan - quant à l'issue incertaine du processus, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a fait savoir qu'il serait vendredi à Kaboul. Il a aussi lancé de dures menaces contre quiconque s'emploierait à aggraver la situation. «Toute action pour prendre le pouvoir par des moyens extralégaux coûterait à l'Afghanistan le soutien financier et sécuritaire des Etats-Unis et de la communauté internationale», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Traducteur. Ce sont les résultats provisoires du second tour qui ont provoqué la colère du candidat Abdullah Abdullah. Lundi soir, la Commission électorale indépendante (IEC) avait annoncé qu'il était arrivé loin derrière son adversaire Ashraf Ghani (43,5% des voix contre 56,4%). Favori après avoir remporté le premier tour avec plus de 12 points d'avance, cet ancien ophtalmologue devenu porte-parole et traducteur du défunt commandant Massoud sous l'invasion soviétique puis le régime taliban, a aussitôt crié à la fraude massive, et dénoncé un «coup d'Etat» contre le peuple, fomenté par l'IEC. Mardi, il a franchi un pas supplémentaire en se proclamant vainqueur devant plusieurs m