Du temps de Saddam Hussein, le site d’Al-Mouthanna, au nord-ouest de Bagdad, était l’un des plus importants pour la fabrication d’armes chimiques, en particulier pendant la guerre Irak-Iran (1980-88). On y produisait notamment des gaz moutarde et sarin. Fermé après la guerre du Golfe, qui a suivi l’invasion du Koweït, en raison des résolutions des Nations unies qui avaient interdit à l’Irak toute production d’armes chimiques, il avait ensuite servi à superviser la destruction des stocks du pays. C’est ce site que des jihadistes ont pris sous leur contrôle, selon le gouvernement irakien, qui a adressé une lettre dans ce sens au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Bunkers. Dans cette missive, datée du 1er juillet et rendue publique mardi, l'ambassadeur irakien à l'ONU, Mohammed Ali al Hakim, y indique que, en raison de l'insécurité, Bagdad ne peut temporairement plus poursuivre la destruction de son arsenal. Selon lui, «des groupes armés terroristes ont pénétré» sur le site dans la nuit du 11 juin, après avoir désarmé les soldats qui le gardaient. Des «restes de l'ancien programme d'armement chimique» y sont entreposés dans deux bunkers, explique la lettre, sans donner de précisions sur leur nature ou leur dangerosité. Le système de surveillance du site a permis de constater qu'à l'aube du 12 juin, les intrus avaient «pillé certains équipements» avant de neutraliser les caméras de surveillance. Au