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Libération
Récit

A Gaza, «l'impression de vivre un cauchemar»

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Notre envoyée spéciale s'est rendue à Khan Younès, où huit membres d'une même famille ont péri dans le bombardement de leur maison. Elle raconte les événements des dernières heures.
ATTENTION LEGENDE FAUSSE (Photo Ibraheem Abu Mustafa. Reuters)
publié le 10 juillet 2014 à 13h47

«L’hôtel de Gaza-Ville, où je dormais cette nuit, se trouve en bord de mer. A 2h30, une énorme déflagration: celle de la bombe tirée par un avion F16 israélien qui a fait trembler les murs, une vitre s’est brisée, dans l’hôtel ou l’immeuble voisin. Ensuite on a entendu plusieurs détonations, et des missiles ont notamment été tirés par la marine israélienne. L’objectif était apparemment le terrain vide sur la plage. Puis, deux roquettes ont été lancées depuis ce terrain, et peu après des hommes se sont mis à tirer à la kalachnikov depuis cette plage, peut-être des tirs de colère en direction des navires militaires au large.

Les bombardements israéliens sont plus nombreux qu’hier. Ce sont toujours des frappes ciblées sur des objectifs déterminés. Sur des terrains vagues, zones d’entraînement ou de lancement de roquettes. Il y a aussi des assassinats ciblés d’activistes, se déplaçant à moto ou en voiture. La différence par rapport à l’opération de novembre 2012, «Pilier de défense», c’est la multiplication des frappes sur des maisons privées, qui appartiendraient à des responsables du Hamas ou du Jihad islamique. C’est là qu’on compte le plus grand nombre de civils tués. En outre, des installations civiles du Hamas sont désormais visées, des bâtiments administratifs, vidés de leurs occupants, comme le ministère de la Défense, ont été bombardés.

Des rues désertées de leurs habitants

On a appris ce matin qu’à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, une frappe a entièrement détruit la maison de la famille Al-Hadj,