Mais où est donc passé le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, dit «IBK» ? Depuis la débâcle, à la mi-mai, de l'armée gouvernementale face aux séparatistes touaregs à Kidal, dans le nord du pays, il fait profil bas. «IBK est atteint mais pas au fond du trou», assure un diplomate qui l'a vu récemment.
La chute n’en est pas moins vertigineuse. En moins d’un an, ce vieux routier de la politique malienne, ancien Premier ministre dans les années 90, a dilapidé un capital de sympathie sans pareil. Au point que certains, à Bamako, se demandent si l’homme providentiel que le Mali avait élu à la présidence avec 77,6% des voix parviendra à achever son mandat de cinq ans. Et de redouter une nouvelle crise politique en gestation au Sud qui compliquerait singulièrement le processus de stabilisation du Nord par la communauté internationale.
«IBK a aligné les maladresses, pointe Souleymane Drabo, éditorialiste à l'Essor. Il n'est jamais là, toujours entre deux voyages à l'étranger. Depuis son élection, il n'a fait qu'une seule tournée dans le pays.» «Il a certes multiplié les déplacements internationaux, mais c'était soit pour remercier ses pairs dans la région pour leur soutien pendant la crise avec les groupes jihadistes, soit pour obtenir une aide financière cruciale pour le redressement du Mali», rétorque une source diplomatique à Bamako.
Bougie. Depuis août et son élection triomphale, les Maliens n'o