Un tas de gravats, de piliers en béton cassés en morceaux, de ferraille. Sous la poussière, on devine aussi des vêtements personnels, des meubles. Difficile d’imaginer qu’il y avait là une maison. C’était celle de Mahmoud el-Hadj et sa famille. Elle a été atomisée par la bombe d’un F-16 israélien, jeudi à l’aube, qui a emporté dans sa chute la vie de ses huit occupants. Un voisin, Fatih Koulab, raconte qu’il y a bien eu un coup de fil passé par l’armée israélienne à l’un des fils de la famille pour prévenir de la frappe et permettre l’évacuation des habitants. Mais il était 1 h 30 du matin, ce fils était sorti avec ses amis profiter de ces chaudes soirées de ramadan et il n’a pas réussi à contacter les siens à temps. Ses parents, une tante, tous ses frères et sœurs ont été tués.
«Cauchemar». Kamel se tient, l'air incrédule, dans la foule masculine des badauds venus contempler les débris. Lui aussi est un voisin. D'ailleurs sa maison, juste à côté, a été très salement abîmée par le souffle de l'explosion. «Je ne sais pas où on va aller dormir cette nuit, c'est un vrai cauchemar», dit-il.
Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. C’est dans cette ville qu’ont été menés de nombreux raids de l’aviation israélienne depuis le début de l’opération «Bordure protectrice». Pour y accéder, on emprunte la longue route qui longe la côte du petit territoire palestinien. En pleine construction grâce à l’argent du Qatar, les travaux d’infrast