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«C’est sûr que si on va à Gaza, ce sera du violent»

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Vendredi, à la gare routière de Tel-Aviv, les réservistes mobilisés sont prêts à affronter le Hamas.
publié le 11 juillet 2014 à 19h16

«Rendez-vous devant le McDo !» A l'instar de 40 000 autres Israéliens, Avi S. a reçu un «Tsav 8», un ordre de mobilisation de réserviste, au début de la semaine. C'était une communication téléphonique - confirmée par une lettre - lui enjoignant de se présenter à sa base le plus vite possible pour y rejoindre son unité. Destination ? Un camp de tentes situé dans la région d'Eshkol, quelque part à côté de la bande de Gaza.

Lorsqu'ils sont rappelés sous les drapeaux, la plupart des milouimnikim («réservistes») du centre d'Israël transitent par la gare centrale des autobus de Tel-Aviv, une monstruosité architecturale construite au début des années 70 dans le sud de la ville, qui avait alors l'ambition de devenir le premier centre commercial couvert du Proche-Orient. Depuis lors, la plupart des magasins sont inoccupés et les couloirs accueillent des SDF, des prostitué(e)s, des trafiquants en tout genre et de nombreux sans-papiers d'Erythrée et du Soudan.

DésŒuvrés. Dans les sous-sols, des salons de coiffure tenus par des Philippins et des discothèques illégales «protégées» par des organisations criminelles. Des Chinois organisent des paris clandestins dans les recoins. Ça sent l'urine et la friture. Des drogués planent, affalés contre un mur. C'est la cour des miracles à dix minutes de voiture du boulevard Rothschild, l'artère la plus prestigieuse de Tel-Aviv. Un peu désœuvrés, les réservistes traînent autour du fast-food et d