Menu
Libération

Lutte anticorruption en Chine : attention, personne ne bouge

Article réservé aux abonnés
publié le 11 juillet 2014 à 23h06

La tonitruante campagne anticorruption lancée voilà un an et demi par le président chinois, Xi Jinping, paralyserait le Parti et le gouvernement. Le Quotidien du peuple a publié fin juin une série d'éditoriaux acerbes contre l'inaction de la bureaucratie chinoise. Le Premier ministre, Li Keqiang, selon les médias de Hongkong, s'est plaint à coups de poing sur la table, lors d'une réunion au sommet de l'Etat, du fait que les directives du gouvernement central étaient ignorées à la seconde même où elles étaient envoyées.

Cette campagne anticorruption sans précédent a conduit aux mises sous enquête, aux limogeages et aux condamnations de centaines de hauts fonctionnaires de la nomenklatura. Parmi les derniers épinglés figurent l'influent maire de Canton, Wan Qingliang, et le général Xu Caihou - qui fut rien de moins que le numéro 2 de l'armée chinoise de 2004 à 2012. Des dizaines de milliers d'autres officiels à des niveaux intermédiaires sont tombés sous le coup des enquêtes de la toute-puissante Commission de la discipline du Parti depuis début 2013, et au moins 32 d'entre eux se sont suicidés, selon les médias de l'Etat. Or cette campagne, qui prend souvent la forme d'une purge politique, vient de s'étendre aux petits fonctionnaires, à qui le Parti demande désormais de remplir des formulaires détaillant l'ensemble de leurs avoirs et ceux de leurs familles et proches. «Lorsqu'ils rendent leur copie, on leur dit "Etes-vous sûr de n'avoir rien oublié ? Réfléchissez