La justice européenne a interdit la semaine dernière à Berlin d’imposer des tests de langue aux Turcs candidats au regroupement familial. Cette décision de la Cour de justice de Luxembourg provoque de vives réactions dans le pays. Depuis plusieurs années, le thème de l’intégration domine la politique allemande de l’immigration. Un des éléments censés favoriser l’intégration des étrangers, et notamment des Turcs - communauté la plus importante du pays avec 3 millions de personnes -, est une loi de 2007, adoptée du temps du premier gouvernement Merkel. Le texte impose de réussir un test de langue avant l’obtention d’un permis de séjour. Le niveau demandé n’est pas élevé : il suffit d’être capable de demander son chemin, décliner son identité et remplir de simples formulaires administratifs. Les tests de langue doivent être passés dans le pays d’origine.
En théorie, la loi de 2007 concerne tous les étrangers, à l'exception des ressortissants de l'Union européenne, et des titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur ayant obtenu un contrat pour un emploi qualifié en République fédérale. En fait, elle concerne en premier lieu les candidats au regroupement familial, notamment les femmes turques. Dans les familles traditionnelles, on préfère souvent choisir en Anatolie une épouse réputée plus docile que les jeunes filles issues de l'immigration ayant grandi en Allemagne. La droite allemande critique les unions avec des «fiancées importées», qui seraient incapables de