Silvio Berlusconi n'a pas encore pris sa carte à l'Arcigay, la grande association italienne de défense des droits des homosexuels. Mais à presque 78 ans, et après des décennies de blagues sexistes et de prises de position pour «la famille traditionnelle», l'ancien chef du gouvernement n'en est peut-être plus très loin. Sa jeune compagne, Francesca Pascale (29 ans), a adhéré la semaine dernière, à l'occasion de la Gay Pride, et reçoit ses représentants à Arcore, la villa lombarde de l'ancien Premier ministre. Et celui-ci s'est publiquement prononcé, il y a quelques jours, en faveur des «droits civils» pour les couples gays. «Dans un pays vraiment moderne et démocratique, cela devrait être un engagement de tous», a-t-il indiqué. Une volte-face totale pour celui qui il, y a un an, déclarait fièrement : «Si aujourd'hui, l'Italie n'a pas légalisé l'euthanasie, le mariage gay et la fécondation hétérologue, comme dans d'autres pays européens, c'est grâce à nous.»
Dans le camp de la droite italienne, où l'on s'était plutôt habitué aux saillies d'un Berlusconi homophobe («Il vaut mieux vaut regarder les belles filles qu'être gay»), la conversion n'a pas plu à tout le monde. Mais elle reflète l'évolution de la droite qui, longtemps sous la tutelle du Vatican, semble finalement prête à accorder des droits aux couples homos. Dimanche, un sondage publié par le Corriere della Sera indiquait que 38% des Italiens sont favorables au mariag