«Notre problème, à nous les Juifs, c'est qu'on est trop gentils. Et qu'on s'intéresse trop à ce que les autres pensent de nous.» Si l'on pouvait résoudre les problèmes du monde à coups de sentences lapidaires, Shmouel Ohayon, un policier municipal à la retraite, serait sans doute consulté par les plus grandes instances internationales.
Mais ce n’est pas le cas, et l’ancien flic de quartier passe la plus grande partie de ses journées au Mifgash Hamazal («le relais de la chance»), une buvette d’Ashkelon proposant des sandwichs à prix modéré et du couscous merguez le vendredi.
Là, il préside un «parlement», un groupe de discussion où l’on échange sur les grands problèmes du moment avec quelques autres sexagénaires aussi désabusés que lui. De nombreux parlements se réunissent régulièrement en Israël. Ils sont l’équivalent du café du commerce, mais avec les mêmes intervenants qui se rencontrent à date fixe. Les plus importants regroupent des dizaines de participants et n’hésitent pas à inviter des personnalités politiques, qui en profitent pour créer le buzz en y lançant des idées nouvelles.
Piques. Après l'échec, mardi, de l'initiative égyptienne de cessez-le-feu entre Israël et les organisations palestiniennes de Gaza, les roquettes tombent à un rythme encore plus soutenu que par le passé sur le sud de l'Etat hébreu. A Ashkelon, le parlement du Relais de la chance poursuit pourtant ses débats, et ses membres ne semblent pas dérangés p