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Libération

L'Etat néerlandais déclaré responsable de 300 morts de Srebrenica

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La décision de retirer les casques bleus néerlandais postés dans la ville bosniaque a directement causé la mort de 300 musulmans, tués peu après par les forces serbes de Ratko Mladic.
Le 10 juillet 1995, l'un des postes tenus par le bataillon néerlandais dans l'enclave de Srebrenica. (Photo Peter van Bastelaar. AFP)
par AFP
publié le 16 juillet 2014 à 11h27

L’Etat néerlandais est civilement responsable de la mort de plus de 300 hommes et garçons musulmans à Srebrenica pendant la guerre en Bosnie, a décidé la justice mercredi, soulignant que les casques bleus néerlandais du «Dutchbat» auraient dû les protéger.

«L'Etat est responsable de la perte subie par les proches des hommes qui ont été déportés par les Serbes de Bosnie depuis les bâtiments du Dutchbat de la base de Potocari dans l'après-midi du 13 juillet 1995», a déclaré à La Haye la juge Larissa Elwin. «Dans l'après-midi du 13 juillet, le Dutchbat n'aurait pas dû laisser partir les hommes de leurs bâtiments», a également affirmé la juge, soulignant que les soldats néerlandais «auraient dû tenir compte de la possibilité que ces hommes seraient victimes de génocide».

«On peut affirmer avec suffisamment de certitude que si le Dutchbat avait permis à ces hommes de rester sur place, ils seraient restés en vie», a-t-elle ajouté. Les juges n'ont pas néanmoins donné raison aux plaignantes, mères des victimes, sur le reste de leurs accusations.

Même si les soldats néerlandais auraient dû dénoncer directement les crimes de guerre, l'Etat néerlandais ne peut en être tenu responsable car une telle action n'aurait pas entraîné «une intervention militaire directe de l'ONU» et n'aurait donc pas empêché le génocide.

L’enclave de Srebrenica était placée sous la protection de l’ONU lors de sa prise par les forces serbes de Bosnie en juillet 1995. Les