Faire la guerre contre le Hamas, contre ses capacités militaires, lui faire perdre le goût de tirer des roquettes en tout genre, affaiblir son appareil d'Etat, faire trembler dans leurs cachettes ses responsables opérationnels comme ses politiciens, ce sont les objectifs de l'opération «Bordure protectrice» lancée il y a dix jours par l'armée israélienne et prolongée jeudi soir par une opération terrestre dont les autorités de l'Etat hébreu laissaient planer la menace depuis le début de la crise (lire ci-contre). Mais envoyer les avions de combat, les drones armés et les navires contre le mouvement islamiste pour faire exploser tunnels et rampes de lancement a pour première conséquence de prendre en otages de l'angoisse et des destructions une population de 1,8 million de personnes. Coincés sur 365 kilomètres carrés, les Gazaouis ne peuvent pas fuir par Erez, au nord, le point frontalier avec Israël réservé à quelques cas humanitaires et de rares businessmen ; ils ne peuvent pas non plus partir vers le sud : à Rafah, la frontière avec l'Egypte s'est refermée au moment où Abdel Fatah al-Sissi arrivait au pouvoir au Caire. Même la mer a des limites, celles d'un lac de trois milles de largeur. Alors, les Gazaouis attendent que ça passe, en se terrant chez eux, en amusant les mômes quand ça tape trop fort ou, pour certains, en défiant le prochain coup et en se rendant près des zones visées par les attaques.
Peur. A côté des ruines de