Le Cambodge a replongé ces dernières heures dans un cycle de violences imprévisibles. Après une manifestation de l’opposition qui a dégénéré en émeutes à Phnom Penh, le régime du Premier ministre, Hun Sen, a bombé le torse et retrouvé ses vieux réflexes autoritaires. Il a fait arrêter puis inculper huit députés du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP, opposition), qui risquent trente ans de prison, avant de déployer des forces de sécurité.
Cette nouvelle crise a commencé mardi quand plusieurs centaines de manifestants sont venus réclamer la réouverture du parc de la Liberté, lieu de manifestation jadis réservé à la liberté d'expression. Le régime avait bouclé le parc en janvier après des rassemblements gigantesques de l'opposition, puis l'avait ceinturé de barbelés en mai. Des nervis du pouvoir, casqués et en civil, et les manifestants se sont affrontés à coups de matraques, de pierres, de barres de fer et de gaz lacrymogènes. Au moins une quarantaine de personnes ont été blessées, deux sont dans un état grave. Dans les heures qui ont suivi, les autorités ont inculpé une dizaine de membres de l'opposition pour des motifs allant de l'«incitation à commettre un crime» à la «tentative d'insurrection».
Calme. Jeudi, deux autres élus ont été arrêtés. Le régime s'en est pris également au numéro 2 du CNRP, Kem Sokha, convoqué par la justice le 25 juillet pour s'expliquer sur son rôle dans les troubles. Ce petit homme ca