«Il était mercredi autour de 16 heures. Je me trouvais dans ma chambre d’hôtel qui fait face à la plage, à côté du petit port de Gaza. J’ai entendu une forte déflagration, je suis allée à la fenêtre. J’ai vu une grosse fumée noire sortir d’un petit cabanon en tôle sur la jetée, apparemment la cible d’une frappe.
«Un groupe d’enfants court pour s’éloigner de la jetée, ils sont environ une dizaine. Ils courent au milieu de la plage, en direction des hôtels, quand je vois la trace d’un missile qui arrive en oblique, vise le groupe et explose au milieu. Une forme reste à terre, après que les autres se sont dispersés.
Le corps d’un des quatre enfants tués par un missile, sur la plage de Gaza City, le 16 juillet 2014. Photo Mohammed Talatene. Reuters
«Ce n'était pas un missile tiré de la mer»
«Dès que j’étais arrivée à la fenêtre, j’avais pris ma caméra et filmé la plage, les enfants qui s’enfuyaient, la deuxième frappe. Mais dans la précipitation, je n’ai pas appuyé sur le bouton "record". Ensuite, j’ai vu les images de collègues photographes qui se sont approchés des enfants. On m’a dit que quatre jeunes garçons de la même famille ont été tués. Dans le groupe, il y avait plusieurs âges, et une personne plus âgée que les autres, mais une majorité d’enfants. Les quatre qui sont morts avaient autour de 10 ans.
«L'armée israélienne a ouvert une enquête, et a déclaré que "la mort de ces enfants est dramatique". J'ai entendu dire, mais c'est un témoignage de deuxième main, que des gens avaient vu des hommes armés