Certaines choses ne changent pas. L'Europe attire le Sud. Et une partie de la jeunesse africaine rêve toujours du grand départ, sans tout le temps savoir ce qu'il se passe de l'autre côté de la Méditerranée. Les images s'enchaînent au fil des années qui défilent. Et rien ne les arrête. Ni les mauvaises nouvelles économiques qui arrivent aux oreilles. Ni la mort qui frappe les voisins, frères, cousins sur une barque de fortune. Le départ «là-bas» n'a pas de prix.
En attendant le grand jour, cette jeunesse voyage via la parabole et les réseaux sociaux. Et scrute le retour des immigrés, «ces flambeurs de l'été» qui vendent du rêve et laissent paraître une vie souvent à des kilomètres de la réalité. En attendant le grand jour, cette jeunesse ferme les yeux et s'imagine marcher dans les rues de Paris, Rome, Londres ou New York. Aujourd'hui, elle n'est pas libre de voyager, mais le rêve, lui, est autorisé.
A défaut de vadrouiller nous-même à travers le continent, on a passé des coups de fil et dialogué via Skype avec quelques membres de cette jeunesse pour qu’ils nous racontent leur quotidien, nous dévoilent leurs vies d’aujourd’hui et comment ils s’imaginent de l’autre côté.
«J’aimerais être célibataire à Paris»
Fatou, 22 ans, se lève tôt pour mieux profiter de la journée. Et se couche tôt pour mieux profiter de la nuit. A Bamako, elle se promène souvent dans le centre, s'arrête au marché pour faire quelques courses et croiser des connaissances. Sa sœur Hawa, 26 ans, est à l'opposé. Elle préfère se cou