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Libération

Mistral et diplomatie, le double jeu de Paris

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Tout en s’activant sur le dossier ukrainien, la France maintient la vente de deux bâtiments de guerre à Moscou.
A l'occasion des cérémonies du Débarquement, le 6 juin à Bénouville, François Hollande avait profité de l’avant déjeuner au château de Bénouville pour faire l’entremetteur entre Vladimir Poutine et Petro Porochenko. (Photo Laurent Troude)
publié le 17 juillet 2014 à 19h36

A Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), les marins russes poursuivent imperturbablement leur entraînement sur le Vladivostok, un bâtiment de type Mistral construit par les chantiers navals locaux, pendant que la diplomatie française s'active pour tenter de desserrer l'étreinte de Moscou sur l'est de l'Ukraine. Même si cette posture frisant la schizophrénie irrite singulièrement ses partenaires européens et américain, la France n'en maintient pas moins le cap. Mais la pression augmente de semaine en semaine. Jeudi, le Parlement européen a ainsi appelé les pays membres à décréter un embargo sur les ventes d'armes à destination de la Russie «jusqu'à ce que la situation dans l'est de l'Ukraine soit normalisée».

Profil bas. Tous les regards se tournent vers la France. Alors que les Etats-Unis et l'Union européenne viennent de prendre de nouvelles sanctions contre Moscou (lire ci-contre), accusé de jeter de l'huile sur le feu chez son voisin, le silence demeure assourdissant à Paris sur la livraison en cours de deux bâtiments de projection et de commandement (BPC). Le contrat, qui porte sur 1,2 milliard d'euros, a été signé en 2011, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, malgré la crise en Géorgie trois ans auparavant.

Il n'a pas été remis en cause par François Hollande après son élection en mai 2012, et la construction du premier bâtiment, le Vladivostok, a été achevée récemment à Saint-Nazaire. Début juillet