Le président russe, Vladimir Poutine, ne décolère plus. On croit presque l’entendre d’ici : comment ont-ils osé ? Cette fureur, ce sont les Etats-Unis qui l’ont provoquée en constatant que, contrairement à ses engagements, Poutine n’a rien fait pour baisser la tension en Ukraine, et en aggravant donc les sanctions économiques pesant sur Moscou. Cette fois, il ne s’agit plus d’égratignures symboliques. C’est Rosneft - dirigé par un proche de Poutine, Igor Setchine - et Gazprom, les géants pétrolier et gazier russes, armes du pouvoir économique de Moscou, qui sont dans le collimateur, avec deux banques, celle de Gazprom, et la banque publique VEB.
Les avoirs de Rosneft, placés sur liste noire, sont gelés et les banques américaines ne peuvent plus opérer de transactions avec lui. Toutes ces entreprises cesseront d'avoir accès aux capitaux américains. Un vrai coup dur pour l'économie russe, quand on sait que celle-ci ne croît que grâce au boom mondial des hydrocarbures. Déconfit, Poutine a fait mine de penser que ces mesures auraient un effet boomerang sur les entreprises outre-Atlantique. Les Américains «causent des dommages à leurs plus grandes compagnies énergétiques et tout cela pour quoi ?» a-t-il déploré. Les nouvelles mesures américaines ont eu pour effet immédiat de doper les prix du brut sur le marché new-yorkais et de faire plonger les cours de la Bourse de Moscou (-3%) ainsi que celui de la monnaie nationale russe, le rouble.
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