C'est quasiment la seule liberté dont bénéficient les habitants de Gaza : pouvoir regarder indéfiniment le bleu du ciel. D'où l'expression souvent utilisée pour qualifier l'enclave palestinienne, celle d'une «vaste prison à ciel ouvert». Cet enfermement de toute une population, qui dure depuis 1991 (date à laquelle les Palestiniens ont perdu le droit de circuler librement), en violation des accords d'Oslo - ils établissent que Gaza et la Cisjordanie sont une seule entité -, est encore aggravé par le blocus imposé par l'armée israélienne. C'est cette double contrainte, l'enfermement sans limite et le blocus sans fin, qui explique en large partie les conflits armés qui, depuis 2006 jusqu'à aujourd'hui, opposent le Hamas aux forces de l'Etat hébreu.
Huis clos. En mars 2009, le rapporteur spécial des Nations unies, le professeur américain Richard Falk, indiquait que «le blocus subi depuis déjà dix-huit mois par la population de Gaza équivalait à une punition collective, en violation des articles 33 et 55 de la quatrième Convention de Genève qui réglementent la conduite d'une puissance occupante vis-à-vis des populations civiles». Car, pour les Nations unies, même si l'Etat hébreu s'est désengagé de façon unilatérale de Gaza, en septembre 2005, il demeure en situation de puissance occupante et se doit d'assurer le bien-être de sa population. Il contrôle les frontières de l'enclave - sauf du côté égyptien -, interdit toute lia