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Libération

La lutte contre le sida touchée

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De nombreux passagers se rendaient à un forum, dont le professeur Joep Lange, figure du milieu.
publié le 18 juillet 2014 à 19h56

Dans la planète de la lutte contre le sida, il était un de ces visages, chaleureux et familiers, que l’on croisait régulièrement depuis vingt-cinq ans. Toujours là, à la pointe des progrès de la médecine, souriant et disponible, il répondait à toutes les interrogations, en particulier autour de la question de la contamination de la mère à l’enfant, son champ d’étude.

Le professeur Joep Lange est mort. Il se trouvait dans l’avion de la Malaysia Airlines qui s’est écrasé jeudi dans l’est de l’Ukraine. Il allait à Melbourne, pour la conférence internationale sur le sida qui s’ouvre dimanche. Avec lui, plus d’une centaine de participants à la conférence avaient pris cet avion, dont un des porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé, Glenn Thomas.

«Je suis infiniment triste», a lâché en apprenant la nouvelle la professeure Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine et présidente en titre de l'International Aids Society (IAS) qui organise cette conférence. «C'est une véritable tragédie qui touche toute notre communauté. Nous devons continuer notre combat, et leur dédier cette conférence.» Joep Lange avait lui-même présidé l'IAS entre 2001 et 2003. Agé de 59 ans et père de cinq enfants, il voyageait avec son épouse.

Joep Lange avait travaillé dès 1983 au centre médical universitaire d'Amsterdam avant de prendre des responsabilités dans des organismes internationaux. En 2002, il disait avec force à Libération : «Si on est capable d'avoir du