Depuis vingt-quatre heures, une guerre de l'information fait rage en Russie. Jeudi en fin d'après-midi, les secours n'étaient pas encore arrivés sur place que la chaîne pro-Kremlin Lifenews diffusait déjà les premières images des débris du Boeing 777, dont la chute a coûté la vie à 298 personnes. A mots à peine couverts, l'armée ukrainienne était pointée du doigt. D'autant plus que des «témoins» parmi la population locale avaient aperçu dans le ciel, à 10 000 m d'altitude, à côté de l'avion de ligne malaisien, un avion de chasse ukrainien… Ce qui confirmait la version avancée par les séparatistes sur leurs blogs : ils ont tiré sur l'avion ukrainien qui venait d'abattre l'avion malaisien…
Catastrophe. Depuis le début de la crise ukrainienne, les médias russes se distinguent par une couverture unilatérale et partisane des événements, ne donnant la parole qu'aux prorusses. Ainsi, les chaînes de télé et les agences de presse ont diffusé vendredi les déclarations du «Premier ministre» de l'autoproclamée République populaire de Donetsk, Alexandre Borodaï, démentant toute implication des combattants séparatistes dans la catastrophe. «Nous savons que nous serons la cible d'accusations pour dire que nous avons abattu cet avion, a-t-il commenté sur les lieux du crash. Ce sont des mensonges. […] Nous n'avons pas les armes antiaériennes pour abattre un avion à 10 000 mètres, nos défenses antiaériennes ont une portée de