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Libération

En Irak, la fin des chrétiens de Mossoul

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Proche-Orient . La minorité religieuse est visée par l’Etat islamique en Irak et au Levant.
publié le 20 juillet 2014 à 19h46

«J'ai l'impression d'être déjà mort» : ce sont les mots au téléphone de l'un des tout derniers habitants chrétiens de Mossoul qui a décidé de rester dans la grande cité du nord de l'Irak malgré l'ultimatum de l'Etat islamique (EI, ex-Etat islamique en Irak et au Levant). Les autres, au nombre de plusieurs milliers, ont préféré quitter la ville. Ils étaient sommés soit de se convertir à l'islam, soit de payer le jizya (l'impôt supplémentaire réservé aux non-musulmans) sous peine d'être exécutés. L'ultimatum a pris fin samedi à midi.

Cet impôt, selon divers témoignages recueillis par téléphone à Mossoul auprès de familles chrétiennes, s’élève à 250 dollars (185 euros) par personne ayant un emploi, soit 500 dollars pour un couple, une somme considérable en Irak. Le jizya fait du chrétien un dhimmi, «un protégé», un citoyen de seconde zone à qui nombre d’emplois sont interdits, susceptible d’encourir brimades et vexations dans le cadre d’un «pacte de protection» obligatoire.

«Nazaréen». Selon l'agence catholique italienne SIR, l'Etat islamique a peint un N, première lettre du mot arabe «nazaréen», pour signaler les maisons abandonnées par les chrétiens. Pour les autres, les occupants ont été contraints de les abandonner s'ils ne devenaient pas musulmans, ce que confirme Louis Raphaël Sako Ier, le patriarche de la petite Eglise (catholique) chaldéenne.

Selon ce prélat, les chrétiens étaient encore 35 000 à Mossoul avant que l