Un aéroport est endommagé et c’est toute l’économie qui entre en zone de turbulence. Depuis une semaine, la place aérienne de Tripoli est l’épicentre de combats qui ont endommagé 90% des avions des compagnies libyennes. Les affrontements opposent une coalition de groupes armés islamistes et de bataillons de la ville révolutionnaire de Misrata (située à 210 km à l’est de Tripoli) contre des brigades de Zintan (à 170 km au sud-ouest de la capitale), qui tiennent l’aéroport depuis la fin de la chute de Kadhafi. Outre les conséquences politiques et militaires, ces batailles - qui ont fait une trentaine de morts - mettent à mal une économie déjà largement dans le creux de la vague.
La Libye est isolée du reste du monde. Les aéroports de Sebha, capitale du sud du pays, et Benghazi, principale ville de l’Est, sont fermés respectivement depuis janvier et mai à cause, là aussi, de combats entre factions rivales. Seuls quatre aéroports peuvent actuellement accueillir des vols internationaux : celui de Misrata et l’aéroport militaire de Tripoli à l’ouest, et ceux de Tobrouk et de Labraq à l’est. Insuffisant pour accueillir le flux régulier : en 2012, 57% des passagers transitaient par l’aéroport de Tripoli. De grandes compagnies aériennes ont déjà suspendu leurs vols au moins jusqu’à fin août. Entre réparations matérielles et retour d’Alitalia et consorts, la situation ne connaîtra pas d’amélioration avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
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