«Dans deux ou trois jours, nous en aurons fini avec la plupart des tunnels.» Le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, alias «Boogie», est tout ce que l'on veut sauf un tribun. Il s'exprime sur un ton monocorde pour ne pas dire somnifère. Et ses chemises grises de coupe classique lui donnent l'air d'un vieux garçon ayant largement entamé le deuxième versant de la vie. Reste que cet ancien brigadier général et ex-chef de l'état-major de Tsahal est l'un des faucons les plus résolus du gouvernement. Bien plus que son homologue des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, qui multiplie les déclarations fracassantes en public mais tient des propos nettement plus pragmatiques en privé. «Boogie» ne hausse jamais le ton, lui. Et lorsqu'il se rend plusieurs fois par jour au fond du «Trou», un bunker souterrain aménagé sous le quartier général de l'armée en plein centre de Tel-Aviv, pour y rencontrer Benyamin Nétanyahou, le chef de l'état-major, Benny Gantz, ainsi que les responsables des services de renseignements, il n'a qu'une seule idée en tête : en finir avec les tunnels creusés par le Hamas sous la bande de Gaza.
«Bruits de creusement». Certes, personne n'ignorait leur existence à Jérusalem puisque c'est par le biais de l'un d'entre eux, mesurant 960 mètres, que le caporal Gilad Shalit avait été enlevé par un commando palestinien en juillet 2006. D'autres ont ensuite été découverts par hasard au cours d'opérations ponctuelles