Au cours de la semaine qui vient de s’écouler, j’ai eu l’occasion, d’entendre, à satiété, ce slogan : «Laissez Tsahal vaincre !». Nombre de jeunes gens qui citent ce slogan sur leur page Facebook sont persuadés qu’il vient d’être inventé en l’honneur de l’opération à Gaza, mais je suis suffisamment âgé pour me souvenir des circonstances de sa naissance : au début, comme autocollant pour véhicules, ensuite comme leitmotiv. Ce slogan, bien sûr, n’est pas brandi à l’intention des gens du Hamas ou des citoyens européens ; il est destiné à ceux qui vivent ici, et il trahit la vision du monde maudite qui a inspiré Israël au cours de ces douze dernières années.
Le premier présupposé erroné qu'il dissimule, c'est que certains, en Israël, empêcheraient l'armée d'obtenir la victoire et, en conséquence, le calme et la quiétude espérés.
Qui sont ces saboteurs de l’ombre ?
Peut-être moi-même, mon épouse, ou tout individu qui pense différemment et, ainsi, entrave, encore une fois, notre armée toute-puissante dans son élan vers la victoire. Tous ces hurluberlus qui soulèvent des doutes et des questions sur la manière d’agir du gouvernement et lient les mains robustes de l’armée, avec leurs articles démoralisants et leurs appels défaitistes en faveur de l’humanité et de l’empathie, tous ceux-là sont l’ultime obstacle entre Tsahal et la victoire absolue qui apportera le calme désiré.
Le second propos, et le plus dangereux, que ce slogan cache, est que Tsahal puisse vaincre. «Nous