Sur photo, le premier sergent Baynasain Kasahun, 39 ans, a l'air d'un chic type. Sourire lumineux et regard franc. Tué lundi matin au cours d'un accrochage avec un commando du Hamas qui s'était infiltré en Israël en passant par un tunnel, ce natif d'Ethiopie fait désormais figure de héros. Son portrait orne la façade de la maison familiale de Netivot, une ville défavorisée du sud d'Israël, ainsi que la manchette des grands quotidiens populaires qui louent son «courageux sacrifice».
Au quinzième jour de l’opération «Bordure protectrice», 28 soldats de l’Etat hébreu ont perdu la vie dans et autour de la bande de Gaza. Un chiffre élevé qui secoue l’opinion puisque ces morts sont survenues à quelques heures d’intervalles et que les enterrements se succèdent à un rythme soutenu.
Front. En Israël, la coutume veut que les cérémonies soient largement médiatisées et que les proches des disparus bénéficient de quelques minutes d'antenne pour vanter les mérites de celui qu'ils portent en terre. Vient ensuite le temps des polémiques : fallait-il envoyer ce soldat en première ligne ? Etait-il suffisamment entraîné ? Ses officiers ont-ils tenu compte de tous les paramètres ? Les débats durent généralement des semaines. Or, cette fois, on n'entend rien. Tout le monde fait front, le doigt sur la couture du pantalon.
«Oui, c'est dur, déclare le maire de Netivot en saluant la mémoire de son administré. Mais il n'existe pas de guerre san