Patrie en danger cherche Danton désespérément. A l’Ouest, la bataille pour le contrôle de l’aéroport de Tripoli a fait 47 morts depuis le 13 juillet. Benghazi est un champ de bataille où s’affrontent depuis deux mois les islamistes et l’«armée» d’un ex-général mutin. Le sud-est du pays est quasi abandonné par l’Etat depuis 2011. Et si le(s) sauveur(s) se trouvai(en)t parmi les élus de la Chambre des représentants officiellement nommés lundi ?
Les islamistes sont les grands perdants du scrutin du 25 juin. Au Congrès national (l'Assemblée sortante), le parti Justice et construction - dominé par les Frères musulmans et le bloc parlementaire Wafa (contrôlé par les conservateurs religieux) - représentait environ la moitié des 200 élus. Dans le nouveau corps législatif, renommé Chambre des représentants, «ils auront entre 35 et 40 sièges», estime Mohamed Ghounaim, président du jeune parti politique Tahrir.
Le cas d'Abderrahman Sewehly est emblématique de ce recul. Certes, l'ancien membre du Congrès national a été réélu dans son fief de Misrata. Mais cet homme qui a fortement contribué au rapprochement entre les puissantes brigades de sa ville et les Frères musulmans n'est arrivé qu'en quatrième position avec dix fois moins de votes qu'en juillet 2012.
Blasphème. A contrario, les figures emblématiques modérées sortent renforcées de cette élection. Moustafa Abou Chagour est l'un des mieux élus. Surtout, cet ancien Premie