Downing Street est catégorique. L'annonce, mardi, de l'ouverture prochaine d'une enquête publique sur la mort en 2006 à Londres de l'opposant russe Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium radioactif, «n'a strictement rien à voir» avec les tensions actuelles avec la Russie. La coïncidence est pourtant troublante. Après avoir pendant près de huit ans refusé l'ouverture d'une telle enquête, sous prétexte de préserver «les relations internationales», le gouvernement britannique n'a soudain plus de scrupules.
Nausées. Il est prêt, désormais, à laisser s'étaler sur la place publique certains éléments troublants qui entourent la mort, à 43 ans, de cet ex-espion du KGB, puis de son successeur le FSB, dans des souffrances abominables. L'enquête sera présidée par un juge et cherchera à déterminer si l'Etat russe était derrière l'assassinat de Litvinenko. La justice et la police britanniques semblent en être convaincues depuis longtemps, même si le gouvernement a refusé de communiquer certains documents classés «sensibles» pour la sécurité nationale.
Ce 1er novembre 2006, Alexandre Litvinenko a rendez-vous avec deux Russes et ex-collègues des services secrets, Andreï Lougovoï, aujourd'hui député à la Douma, et Dmitri Kovtoun, son ami d'enfance. Les trois hommes conversent une