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reportage

A Gaza, «aujourd’hui, c’est comme en 1948»

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Gaza, l'engrenagedossier
Les structures de l’ONU, qui servent depuis soixante ans aux Palestiniens déplacés, accueillent désormais les nouveaux réfugiés, comme à Al-Maghazi.
Mercredi, dans le camp de l'ONU de Jabalia. Le garçon est originaire de Beit Hanoun, au nord-est de la bande de Gaza. (Photo Mohamed Abed. AFP)
publié le 23 juillet 2014 à 19h56

La ville d’Al-Maghazi, en plein centre de Gaza, est comme coupée en deux. D’un côté de ce camp de réfugiés - qui fait partie des huit camps de la bande de Gaza reconnus en 1949 -, des habitants traînent dehors et certains magasins sont ouverts. De l’autre, il n’y a âme qui vive. Les volets métalliques des commerces sont baissés. Ce mercredi, le calme n’est troublé que par le sifflement continu des drones et, à intervalles irréguliers, par des explosions sourdes.

Aucune ligne de front n'est visible, mais les habitants savent bien dans quelles rues ils peuvent rester. Hussan Abu Jayab, un habitant du camp de réfugiés, s'inquiète pour sa maison. Elle est du «bon» côté et a, jusqu'à présent, été épargnée par les frappes israéliennes. Mais ce père de famille à la chemise blanche délavée n'a pas dormi de la nuit : «Les Israéliens ont bombardé toute la nuit. Une mosquée située juste à côté de chez moi a même été touchée.» Il manque effectivement la partie supérieure du minaret du lieu de culte. Le reste, étonnamment, est intact. Hussan y voit un signe : celui que les Israéliens se moquent d'eux. Pourtant ici, rien n'a l'air d'un jeu. Les destructions sont partout. Des maisons n'ont plus de façades. Même l'abri d'un agriculteur a été frappé. «Une roquette est partie de son champ mais il n'y est pour rien», glisse un habitant rencontré sur la route.

Quartier général. Un grand portail bleu, celui de l'agence des Nations unies pour