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Libération

Assaillie de touristes, la ville de Gaudí est boycottée par les Catalans

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publié le 23 juillet 2014 à 22h36

Rares sont les Barcelonais qui s'aventurent encore dans le mercat de la Boqueria, à mi-hauteur des célèbres ramblas : longtemps considéré comme un lieu de ravitaillement authentique et de grande qualité, ce marché bien achalandé est désormais envahi tous les jours par des hordes de touristes, dont l'impact est tel que beaucoup le voient comme un parc d'attractions. Chaque année, sept millions d'étrangers le parcourraient - avec des pointes à 50 000 personnes en une seule journée ! Evolution semblable le long des ramblas voisines, où se déversent jour et nuit des flots de visiteurs et que les autochtones boycottent de plus en plus - selon une récente étude, huit passants sur dix seraient des touristes.

La ville de Gaudí serait-elle en train de mourir de succès, sous le poids d'un tourisme de masse aux effets néfastes ? Le quotidien La Vanguardia a ouvert le débat, prenant le relais des autorités locales, très inquiètes face à de tels raz-de-marée dans le centre-ville. Certes, cela procure d'énormes bénéfices économiques : dans cette puissance touristique qu'est l'Espagne, la Catalogne, Barcelone en tête, rafle environ un quart des 63 millions de visiteurs annuels et des 59 milliards d'euros de recettes.

Reste que, chaque jour ou presque, les Barcelonais assistent aux excès de ces hordes vacancières qui déferlent par bateaux de croisière ou via les vols low-cost. Faut-il par exemple interdire ces entreprises qui, pour 20 à 40 euros, o