A Koulikoro, à moins d’une centaine de kilomètres de Bamako, un nouveau bataillon de l’armée malienne a entamé un cycle de formation sous la direction de 200 instructeurs spécialisés de l’Union européenne rassemblés sous la bannière d’EUTM (European Union Training Mission). Douze semaines consacrées aux techniques de contrôle de zone, de mission de reconnaissance, de manœuvre tactique en cas d’offensive surprise de l’ennemi.
Catastrophe. «Nous transmettons un savoir-faire, dit un haut gradé à Bamako, mais aussi un savoir-être.» Les élèves suivent ainsi des cours sur le droit de la guerre et le respect des droits de l'homme. «On leur explique que la guerre ne signifie pas automatiquement qu'il faille éliminer son adversaire, que les séparatistes touaregs du MNLA [Mouvement national de libération de l'Azawad] ne sont pas des terroristes à liquider mais qu'on fait des prisonniers», ajoute ce militaire qui a requis l'anonymat.
Lancée en avril 2013 - quelques semaines seulement après le début de l'opération «Serval» - sur financements européens, EUTM a vécu des heures difficiles en mai dernier, quand l'armée malienne a affronté les groupes armés à Kidal, dans le nord-est du pays. «Nos troupes ont cru que, grâce à l'aide dispensée par l'UE, elles étaient subitement devenues invincibles, déplore Souleymane Drabo, éditorialiste à l'Essor. Résultat : une débandade.» Problème de commandement et