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Portrait

L’Indonésie opte pour Jokowi le réformateur

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Pour la première fois, un homme du peuple a été élu à la tête du pays.
Joko «Jokowi», à Djakarta, le 23 juillet. (Photo Darren Whiteside. Reuters)
publié le 23 juillet 2014 à 22h36

Un individu politique non identifié qui ne rentre dans aucune case prédéfinie par le lignage, le patronage ou le copinage. Déclaré mardi vainqueur de la présidentielle en Indonésie, avec 53,15% des voix contre 46,85% pour l’ex-général autoritaire Prabowo Subianto, le réformateur Joko Widodo renvoie à ses affaires la caste politico-militaire qui tenait le pays depuis 1998. Si l’on se contentait d’anecdotes pour signifier la rupture, on citerait sa passion pour le heavy metal, Metallica et Megadeth, et son goût pour les chemises à carreaux et à fleurs. On rappellerait que lors d’un débat télévisé, il est arrivé tout sourire avec des baskets usées. Le cliché a fait chauffer les réseaux sociaux.

Timide. Nul doute que face à Prabowo Subianto, le commandeur autoritaire qui a annoncé mercredi qu'il allait contester les résultats de la présidentielle (malgré un écart de 8,4 millions de voix), Joko Widodo apparaît comme l'homme neuf de la première puissance économique d'Asie du Sud-Est. Jamais une élection n'avait autant été polarisée, tendue depuis la chute du dictateur Suharto en 1998. Mardi, Widodo, que les Indonésiens surnomment «Jokowi», s'est d'ailleurs employé à tendre la main au camp adverse : «C'est le moment de réparer les relations brisées. Il n'y a plus de numéro 1 ou de numéro 2, revenons à une Indonésie unie.»

Propulsé président du plus grand pays musulman au monde, Jokowi était encore inconnu il y a quelques années. Né en ju