Nous ne ferons pas semblant d’avoir réussi à comprendre qui est réellement Maria-Teresa de Bourbon Parme : au terme d’un assez long entretien et de la lecture de son dernier livre, cette princesse aux yeux bruns nous est restée une parfaite énigme. Voici les pièces du dossier, bonne chance.
Un pacte méphistophélique a dû être signé un jour puisque la svelte et charmante femme qui nous accueille au pied de son immeuble parisien a, selon l'état civil, déjà vécu 81 printemps. «Le ski et la natation», assure-t-elle dans l'ascenseur, avec un large sourire. Nous sommes venus visiter son Altesse royale (sa famille prétend au trône d'Espagne depuis 1830) pour tenter de comprendre comment une aristocrate, dont l'arbre généalogique est fleuri de noms comme Saint Louis et Henri IV, en est venue à se muer, dans les années 60 et 70, en militante du socialisme autogestionnaire. Elle se dit de sensibilité chrétienne de gauche. On l'appelle «la princesse rouge».
Elle a un contact franc et direct, parle avec la grande simplicité de la grande aristocratie : son interlocuteur oublie vite qu'il converse avec la nièce et filleule de la dernière impératrice d'Europe, Zita d'Autriche. Quelques mois avant sa mort, Arafat l'a reçue chez lui en tant que militante pro-palestinienne, ce qu'elle est aussi. «Il voulait savoir comment une personne issue d'un milieu aussi traditionnel que le mien avait pu évoluer de la sorte», se rappelle-t-elle. Le bouillant président vénézuélien, Hugo Chá