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reportage

Gaza, la survie au quotidien

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Depuis le début de l’offensive israélienne, l’accès à l’eau et à l’électricité est devenu erratique et les prix explosent en raison du difficile approvisionnement.
A Chajaya, le 20 juillet. Quelque 110 000 civils se sont réfugiés dans des écoles de l'ONU. (Photo Finbarr O'Reilly. Reuters)
publié le 24 juillet 2014 à 19h06

Dans l'un de ces quartiers de Gaza qui longent la mer, une vieille femme en gris interpelle un vendeur à l'intérieur d'un restaurant. Un cabas accroché à l'épaule, elle veut faire vite. Cette Palestinienne de 74 ans sait que les secondes sont comptées : personne n'est à l'abri alors que l'armée israélienne poursuit ses frappes sur l'ensemble de la bande de Gaza. Elle veut commander des falafels pour ses petits-enfants. Même s'ils sont en âge de sortir, cette Gazaouie interdit à ses proches de quitter la maison. «Je me sacrifie pour eux. Que voulez-vous ? Il faut bien que quelqu'un aille faire les courses. Mais je préfère que ce soit moi», lâche-t-elle, résignée, avant de repartir d'un pas pressé vers sa maison, située quelques blocs plus loin.

A trois immeubles d'ici, une habitation a été détruite dans une frappe. Ahmad al-Mourabi, le gérant du restaurant, raconte que depuis cette attaque, les clients passent le moins de temps possible chez lui. «Je dois supplier mes employés de venir travailler», glisse-t-il. Le Ramis Aquila est pourtant un lieu qui attire beaucoup de monde. Les dix employés s'activent dans la vapeur des plaques de cuisson, ou à servir le houmous dans des assiettes que les gens emportent ensuite chez eux.

Ahmad tient la caisse. Beaucoup de clients n'ont pas les moyens de payer. Ils écrivent leur nom dans un cahier et reçoivent en échange des jetons de couleur, qu'ils peuvent ensuite utiliser dans l'établissement. Un système de crédit qui res