Il aura fallu deux heures pour exécuter un condamné à mort en Arizona et la controverse monte aux Etats-Unis, où la pénurie de produits létaux provenant d'Europe relance la question de la peine capitale (lire page ci-contre). Joseph R. Wood III a été exécuté mercredi à 15 h 49 au pénitencier de Florence, Arizona. Il avait été condamné à mort pour le double meurtre de sa petite amie de 29 ans, Debra Dietz, et du père de cette dernière, qu'il avait abattus en 1989. Pour l'injection létale, le bourreau de l'Arizona a utilisé un mélange inédit à base de midazolam et d'hydromorphone.
Sursis. «L'Arizona semble avoir rejoint plusieurs autres Etats irresponsables dans une horreur qui était prévisible», a affirmé l'avocat de Wood, Dale Baich, qui, jusqu'au dernier instant, a tenté d'obtenir un sursis de la Cour suprême de l'Arizona en s'appuyant sur la Constitution américaine qui stipule que personne ne doit recevoir un «traitement inhumain». Un journaliste de l'Arizona Republic, présent à l'exécution, affirme que le condamné a haleté 660 fois «comme un poisson hors de l'eau» avant de mourir - sans pouvoir certifier qu'il «souffrait» -, ce que contredit la porte-parole du département pénitentiaire de l'Arizona, pour laquelle Wood «ronflait».
«Les Américains en ont marre de cette barbarie», a tonné Diann Rust-Tierney, de la Coalition nationale pour abolir la peine de mort, affir