Je suis juif. Si j’étais né à Gaza, je ferais peut-être partie du Hamas. Je défends l’existence d’Israël contre ceux qui rêvent de le voir disparaître : le gouvernement iranien, les mouvements islamistes, les antisémites européens, de gauche comme de droite, qui se servent d’Israël pour manipuler les jeunes issus de l’immigration en Europe. Comme si leur absence de perspectives avait à voir avec Israël ou les Palestiniens. Mais, si j’étais né à Gaza, je n’aurais certainement pas le recul, l’éducation adéquate et la liberté d’esprit de voir que le Hamas est un mouvement terroriste islamiste qui n’hésite pas, cyniquement, à entrelacer ses structures dans Gaza, de telle façon que le bombarder soit aussi bombarder des innocents. Je n’aurais ni l’envie ni l’information nécessaire pour me dire que le Hamas est financé par des intérêts étrangers pour lesquels le sort des Palestiniens est secondaire et qui ne sont mus que par la haine d’Israël. Je ne pense pas que je remettrais en question le récit national et familial que l’on m’aurait transmis, dans lequel Israël et les juifs seraient les forces du mal qui ont volé ma terre et humilié mon peuple.
J’aurais d’autant plus de mal à faire la distinction entre le peuple israélien, d’une part, et son gouvernement et son armée, d’autre part, que l’Etat d’Israël ne fait pas la distinction entre le Hamas et le peuple palestinien, en bombardant l’un et l’autre. En réalité, si, aujourd’hui, j’étais palestinien et que je considérais l’Etat d’Is