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Libération

Au Mali, lieu du drame, la France à la manœuvre

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La gestion de l’après-crash révèle à quel point Bamako dépend de Paris qui, malgré les apparences, contrôle enquêtes et secours.
publié le 25 juillet 2014 à 19h36

«Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, vient de nous demander notre coopération pour mener l'enquête.» Au lendemain du crash de l'avion d'Air Algérie dans la région de Gao (nord du Mali), qui a provoqué la mort de ses 112 passagers, dont 54 Français, et des 6 membres espagnols de l'équipage, Laurent Fabius a tenu à rappeler une évidence : les opérations de secours et l'enquête se déroulent dans un pays souverain, le Mali.

Cela va mieux en le disant tant les autorités de Bamako sont apparues absentes depuis le début de ce drame. Jeudi, leur rôle s’est quasiment borné à donner une information erronée : en début de soirée, l’entourage du président «IBK» assurait que l’épave de l’avion avait été localisée entre Kidal et Aguelhok, dans le nord-est du Mali. En réalité, comme le signalaient déjà depuis plusieurs heures des responsables du Burkina Faso, le vol MD-83 s’était brutalement interrompu dans la région de Gao, près de cinquante minutes après le décollage de l’avion à Ouagadougou.

«Saupoudré». Lors de sa première intervention depuis l'Elysée, jeudi, François Hollande avait déjà pris soin de préciser qu'il avait joint au téléphone son homologue malien, ainsi que le président burkinabé. Vendredi, le gouvernement français a multiplié les marques d'attention auprès de Bamako. Le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, et le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ont ainsi insisté sur le fait que 60 soldats maliens étaient