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Interview

Crashs d'avions : «Il n’y a pas de série noire»

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Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne, revient sur les différentes hypothèses ayant pu mener au crash du vol AH5017.
Un soldat français sur le lieu du crash du vol AH5017, à l'ouest de Gao, vendredi. (Photo ECPAD. AFP)
publié le 25 juillet 2014 à 17h02

Les raisons du crash de l'avion d'Air Algérie, disparu puis retrouvé hier jeudi au sud du Mali, restent pour le moment indéterminées. La thèse la plus accréditée est celle liée aux conditions météorologiques mais pour Gérard Feldzer, consultant en aéronautique et ancien pilote de ligne, il est très rare que des orages soient fatals à un avion en vol.

Quelles sont les hypothèses les plus probables à ce stade ?

Il y a deux hypothèses pour l’instant. La première est liée aux conditions météorologiques défavorables. Le fait que le pilote ait demandé un déroutement accrédite cette hypothèse. Il a pu être piégé par ce que l’on appelle le front intertropical. C’est une conjonction de courants chauds et froids venant des deux hémisphères qui provoquent une succession d’orages de 100 km de largeur qui traversent l’Afrique. Lorsqu’un orage violent survient, les grêlons peuvent atteindre la taille d’une balle de tennis, ce qui, avec une vitesse d’impact de 800 km/h, peut déformer l’avion et fendre le pare-brise. L’avion de Swiftair opéré par Air Algérie ne monte pas très haut et il faut en général passer au-dessus du front inter tropical ou entre les lignes de grains des orages pour les éviter.

Cependant, il est très rare que ces orages soient fatals pour un avion en vol en altitude car les pilotes prévoient leur plan de vol en amont avec les cartes météorologiques et ils ont un radar météo à bord qui