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Libération
Reportage

Gaza, le chaos à ciel ouvert

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Gaza, l'engrenagedossier
Au milieu des décombres, les Gazaouis retirent le corps de leurs proches et ramassent quelques affaires avant de fuir les frappes.
A Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 juillet. (Photo AFP)
publié le 27 juillet 2014 à 19h36

Un homme s'agite et en appelle à Dieu répétant en boucle un prénom : «Shadi.» C'est celui de son cousin, dont la maison en lisière de Khuzaa (dans le sud-est de la bande de Gaza) s'est effondrée. Il n'en reste plus que des gravats fumants, entassés tel un château de carte écroulé. L'habitation a été pulvérisée par les missiles tirés d'un avion F16 israélien. Un cratère béant de 6 mètres de profondeur montre la violence de l'impact. Dans un français rudimentaire, Suhail Abu Amer témoigne : «Mon cousin était bloqué ici avec deux amis à lui. Je le cherche. Il faut que je le trouve.» La course contre la montre a commencé. Les minutes sont comptées et les secours s'affairent à déblayer l'endroit à mains nues. Une tâche impossible. Des pompiers risquent leur vie en entrant par une cavité. Ils en extraient quelques affaires que des gamins de la famille viennent récupérer. C'est toujours ça de sauvé. Une pelleteuse arrive en renfort. Elle est accueillie dans un murmure d'approbation par l'assemblée de quelques dizaines de personnes venues observer ou prêter main-forte aux secouristes. L'engin se fraye lentement un passage en tractant des amas de terre, déposés quelques encablures plus loin. Un citronnier est arraché sur son passage. Il faut agir avec délicatesse et prudence car des corps sont peut-être encore sous les décombres. Suhail, transpirant sous cette chaleur, est persuadé que son cousin est là. Son attention est soudainement attirée par un bruit aigu. Il f