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Libération
Récit

La Libye au bord de l’implosion

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Les diplomates étrangers fuient les combats entre miliciens de Zintan et islamistes de Misrata.
Le 24 juillet, près de l'aéroport international de Tripoli. (Photo Mahmud Turkia. AFP)
publié le 27 juillet 2014 à 19h26

Jamais, depuis la mort de Muammar al-Kadhafi en octobre 2011, la Libye n'a été aussi proche de sombrer. Au moins 36 personnes ont été tuées dimanche à Benghazi, la grande ville de l'Est. La veille, 23 travailleurs égyptiens avaient péri à Tripoli, la capitale, lorsqu'une roquette a explosé sur leur maison, dégât collatéral des combats que se livrent deux milices pour le contrôle de l'aéroport. «La situation en Libye atteint un stade critique. Nous sommes très inquiets des violences qui ont lieu dans le pays et des conséquences sur le plan humanitaire», ont affirmé dimanche les envoyés spéciaux en Libye de la Ligue arabe, de l'Union européenne et des Etats-Unis.

Marines. Craignant attentats et enlèvements, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays. Samedi, les Etats-Unis avaient évacué leur personnel diplomatique. Par précaution, un avion militaire américain transportant des marines a survolé le convoi durant son trajet entre Tripoli et la frontière tunisienne.

Le chaos libyen, qui menace de virer à la guerre civile, tient aux luttes que se livrent les milices formées d’anciens rebelles ayant combattu le régime de Kadhafi. L’Etat central, sans autorité, n’est jamais parvenu à les désarmer et son plan pour les intégrer dans les forces de sécurité nationales, mal conçu, n’a pas plus abouti.

L’échec est flagrant à Tripoli, où les combats entre milices pour le contrôle de l’aéroport ont fait 97 mort