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Libération
Récit

Boko Haram frappe au Cameroun voisin

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Raid. La secte nigériane a tué au moins 15 personnes et enlevé la femme du vice-Premier ministre.
Carte localisant Kolofota, au Cameroun, où 15 personnes ont été tuées dans une attaque attribuée à Boko Haram. (Photo V.Breschi/V.Lefai. AFP)
publié le 28 juillet 2014 à 19h36

Après avoir acheté la paix durant des années en ignorant sciemment les agissements du mouvement nigérian Boko Haram sur son territoire, le réveil est brutal pour le Cameroun. Dimanche, un commando de plusieurs dizaines de combattants a mené un raid sanglant dans la localité de Kolofata, dans le nord-est du pays. Une quinzaine de personnes, dont plusieurs militaires, ont été tuées, et l’épouse de l’une des figures clés du régime, le vice-Premier ministre Amadou Ali, a été enlevée.

«Jusqu'ici, Boko Haram avait surtout utilisé le territoire camerounais comme base arrière ou avait enlevé des ressortissants étrangers, notamment la famille française Moulin-Fournier ou le prêtre Georges Vandenbeusch, pour obtenir de l'argent ou des libérations de prisonniers. Cette fois, le Cameroun est directement visé, il s'agit clairement d'un acte politique», relève Benjamin Augé, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

Corps d'élite. Désormais, les deux parties se rendent coup pour coup. Le raid mené à Kolofata, tout près de la frontière avec le Nigeria, survient au lendemain de la condamnation, par un tribunal du Cameroun, de plusieurs activistes de Boko Haram capturés sur son territoire. Le changement d'attitude du régime de Paul Biya date du sommet organisé à Paris en mai, consacré à la menace Boko Haram, après l'enlèvement des lycéennes de Chibok. A cette occasion, l'inamovible président camerounais (au pouv