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Libération
Vu de Caracas

La «tour de David», bidonville vertical vidé de ses habitants

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Gabriel Rivas, 30 ans, soulève des haltères sur un balcon situé au 28e étage de la «tour de David» en février 2014. Le building de Caracas, évacué par les squatteurs qui y avaient élu domicile, va être revendu. (Photo Jorge Silva. Reuters)
publié le 28 juillet 2014 à 19h36
(mis à jour le 29 juillet 2014 à 15h36)

Ils débarrassent le plancher aussi vite qu’ils sont arrivés. Les 4 400 squatteurs des trois tours Confinanzas, au centre de Caracas, quittent l’ensemble immobilier après en avoir fait un mythe. La «tour de David», comme ils l’ont surnommée en hommage à David Brillembourg, l’entrepreneur qui a lancé le projet dans les années 90 pour en faire un centre financier, est sur le point de vivre une troisième vie. Abandonnée encore inachevée après la faillite du «roi David», puis investie depuis 2007 par des sans-abri et des indigents, la tour de David va être revendue. Gestionnaire du bâtiment, l’Etat prend en charge le déménagement des habitants depuis le début de la semaine.

Dans l’immeuble principal, 45 étages surmontés d’un héliport à l’abandon, les adultes font leurs cartons et descendent remplir des pick-up dans la tour voisine, un parking de 10 étages. Alors que les parents s’affairent sous le regard des militaires, les enfants passent en courant d’un édifice à l’autre sans se soucier du vide. Les habitants du «plus haut bidonville vertical au monde» ne se sont jamais vraiment préoccupés de construire des barrières de sécurité.

La majorité des squatteurs semblent ravis de quitter les lieux. «On rend à l'Etat ce qui lui appartient, c'est normal», convient Luz Meyes, une sexagénaire qui vit avec sa fille, sa sœur et sa mère dans un petit 25 m² qui fait office d'épicerie de fortune. La plupart des habitants ont dû construire des murs là où la place le permettait. Comme 70