Pour un pays qui se targue d'avoir placé la défense les droits de l'homme au centre de son action sur la scène internationale, la leçon est rude. «Ce n'est pas une question d'argent, d'industrie ou d'emplois. C'est une question de valeurs», a lancé la semaine dernière le président ukrainien. Petro Porochenko réagissait à la décision française de maintenir coûte que coûte la livraison à la Russie du premier des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral construit par les chantiers STX France, à Saint-Nazaire (lire ci-contre).
Quelques jours auparavant, le président François Hollande avait déclaré à propos du Vladivostok, un navire sur lequel des marins russes ont récemment commencé leur entraînement : «Le bateau est quasiment achevé et doit être livré en octobre.» Seule concession, destinée visiblement à gagner un peu de temps, le chef de l'Etat français dit aujourd'hui conditionner la livraison du second bâtiment, le Sébastopol, au comportement de Moscou dans la crise ukrainienne. En espérant que, d'ici-là, les choses se seront arrangées entre Kiev et Moscou, et que Paris pourra honorer intégralement le contrat signé en 2011 par les deux pays. Son annulation partielle entraînerait non seulement le remboursement d'une partie des 1,2 milliard d'euros déboursés par Moscou mais aussi le paiement de pénalités non négligeables.
«Impensable». Jusqu'ici, la France a, dans l'en