Aux chantiers navals STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), où la construction du premier des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) destinés à la Russie touche à sa fin, on préfère ne pas songer à une possible annulation de la livraison du second navire. «Entre 500 et 600» salariés de STX France (qui en compte 2 400) et de sous-traitants pourraient être mis au chômage partiel «du jour au lendemain», redoute-t-on chez Force ouvrière. La fabrication du paquebot à suivre n'est pas suffisamment avancée pour pouvoir les occuper.
L'entreprise a déjà connu les affres du chômage partiel, en 2009-2010, d'où l'a justement sorti la commande, par le groupe DCNS (dont l'Etat est actionnaire à 64%), des deux bâtiments de projection et de commandement de type Mistral sous la présidence de Nicolas Sarkozy. «Si les BPC n'avaient pas été là il y a quatre ans, on ne sait pas si [STX France] existerait toujours aujourd'hui», explique Johan Jardin, délégué syndical CFDT aux chantiers navals. Ce dernier rappelle, au passage, le rôle de simple «sous-traitant» qui est assumé par STX dans l'affaire. «Quelque part, ces bateaux nous ont un peu sauvés», dit-il. «Quand cette commande a été passée, on avait un énorme besoin de charge, se souvient Nathalie Durand-Prinborgne (FO). On s'était donc positionnés sur cette commande, tout comme d'autres chantiers européens à l'époque, et personne n'avait alors bronché… Pourtant, tout le m