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Analyse

Sanctions : le tardif réveil de l’Europe

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Pour la première fois depuis le début du conflit en Ukraine, l’UE a durci les mesures contre Poutine et s’attaque aux marchés financiers et à la vente d’armes ou de technologies sensibles.
Vladimir Poutine le 22 juillet au Kremlin à Moscou. (Photo Mikhail Klimentyev. AFP)
publié le 29 juillet 2014 à 19h36

Après des mois de tergiversations et pour la première fois depuis le début de la crise en Ukraine, l'Union européenne prend des sanctions d'envergure contre la Russie. Réunis mardi à Bruxelles, les ambassadeurs des Vingt-Huit ont décidé de mesures qui bloquent l'accès de la Russie aux marchés financiers de l'UE, limitent les ventes d'armes(lire pages 4 et 5)et de technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et des biens à double usage militaire et civil.

Pressions. «Les dirigeants européens sont conscients des risques de représailles mais ils ont fait les arbitrages après un acte impardonnable et la manière dont il a été géré par le président Poutine», a expliqué un diplomate évoquant le crash du Boeing de la Malaysia Airlines abattu par un missile tiré par les séparatistes. Malgré les pressions de l'administration américaine, beaucoup plus déterminée face au Kremlin, les Européens avaient privilégié jusqu'ici des sanctions ciblées visant par le gel de leurs avoirs et l'interdiction de voyager dans l'UE quelque 91 hauts responsables, notamment des proches du chef de l'Etat russe, des patrons des services de sécurité ainsi que des oligarques et 20 institutions coupables de «porter atteinte à l'intégrité territoriale» de l'Ukraine.

Actée prochainement par une déclaration commune des chefs d’Etat et de gouvernement, la «phase 3» des sanctions commence. Les Vingt-Huit estiment que, malgré leurs mises en garde,