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reportage

Sous les bombes, Gaza fait bloc avec le Hamas

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Tant que dure la guerre, le mouvement, pourtant en perte de vitesse avant l’offensive israélienne, est soutenu par la population.
Un blessé, à Chajaya, à l'est de Gaza, le 20 juillet. (Photo Finbarr O'Reilly. Reuters)
publié le 29 juillet 2014 à 19h36
(mis à jour le 30 juillet 2014 à 10h15)

Allongée sur un petit matelas crasseux, une mère de famille essaie d'endormir son dernier fils, âgé de 7 mois. Mais il est difficile de trouver le sommeil quand un générateur, installé à 50 mètres de là, vrombit sans discontinuer. Roea Naizi est épuisée. Originaire de l'est de la ville de Gaza, la jeune femme a trouvé refuge autour de l'hôpital Al-Shifa. Le plus grand établissement de soin de la bande de Gaza prend des allures de cour des miracles. Des centaines de familles ont dressé des tentes de fortune ou ont tout simplement tendu un drap pour gagner un peu d'intimité. Roea et ses onze enfants se sont installés dans un coin et attendent. Les dernières informations circulent par SMS quand les réseaux téléphoniques fonctionnent, sinon par le bouche à oreille. Elle vient d'apprendre le bombardement de l'école de l'UNRWA à Beit Hanoun. «Ils ont attaqué une école de l'ONU, vous vous rendez compte ? interroge-t-elle, hagarde, des sanglots dans la voix. Il faut arrêter ce massacre.» Pourtant, quand on lui demande s'il faut un cessez-le-feu sans condition, elle s'emporte : «La résistance armée, c'est la seule solution contre les Israéliens. Je souhaite que Dieu protège nos combattants.»

Malgré les morts - plus de 1 100, dont les trois quarts sont des civils selon l’ONU -, impossible de recueillir une critique sur la ligne intransigeante du Hamas. Le parti islamiste a refusé par trois fois un cessez-le-feu. Tous les acteurs s’y sont mis : l’Egypte, la di