Quelques jeunes hommes d'allure athlétique montent la garde autour du récent centre commercial Donetsk City, situé sur la rue principale de la plus importante ville du Donbass, mais ils n'ont plus grand-chose à protéger. «C'est fermé, c'est fermé», répètent-ils agacés aux passants qui les interrogent. En fait, ce bâtiment, qui comporte côté rue des boutiques plutôt chic et par derrière un supermarché d'alimentation, vient d'être pillé trois jours durant par un groupe d'hommes armés auquel personne, y compris ces vigiles, ne s'est opposé. Ces hommes, soutiennent les gens du quartier, appartiennent aux forces de la RPD (la république populaire autoproclamée de Donetsk et de Lougansk mise en place par les prorusses en avril), composée d'habitants recrutés sur place et de volontaires russes. Une fois lancés, les habitants ne cessent de rabacher les méfaits des milices. «Dans mon quartier, raconte une cliente de la boulangerie, ils échangent même leurs chargeurs de kalachnikov contre de la vodka et se saoulent.» La légende veut pourtant que le colonel Igor Strelkov, aujourd'hui chef de la défense de la RPD, fasse fusiller les pillards au sein de ses troupes. Mais, en réalité, seuls les civils subissent la loi des miliciens.
Mains en l'air. «Hier, dit un vieillard, ils sont passés à la gare, bien avant le couvre-feu qui commence à 23 heures, et ils s'en sont pris à un homme dont la figure ne leur plaisait pas, il